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Road Movie - Lieu d'initiation et de liberté ?
1 mai 2013

Easy Rider

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Ne pas être guidé par un itinéraire. Se laisser vivre et se laisser penser. Parcourir des centaines de kilomètres. Sans vraiment savoir ou aller et sans aucun réel but. C'est tourner le dos à une vie toute tracée, un avenir morose en vue du bonheur et de la liberté.

« La liberté c'est une chose dans parler, ça en est une autre de la pratiquer et elle fait peur à ceux qui ne l'ont pas. »

Dennis Hopper crée grâce à « Easy Rider » (1969) le manifeste de la contre-culture américaine. Un film montrant deux motards « hippies » qui se laissent vivre avec pour seul « objectif » de vivre une fois au moins dans leurs vies le Carnaval de la Nouvelle Orléans. Contrairement à leurs ancêtres, nos deux personnages « Billy » et « Wyatt » (joués par Dennis Hopper et Peter Fonda) partent dans une contre-enquête de l’Amérique, d'Ouest en Est. Rencontrant au passage des fermiers accueillants puis une communauté de Hippies très ouverte, nos personnages finiront par se confronter à une Amérique extrémiste. Cette conquête se finira par un échec qui apparaît clairement dans les dernières minutes du film au personnage joué par Peter Fonda : « We Blew It » ( on a foiré ).

Autre qu'être un chef d’œuvre cinématographique, le film est aussi bien accompagné avec des musique d'époque collant parfaitement au mouvement hippie et anticonformiste. On peut y entendre les Byrds, Steppenwolf avec « born to be wild », Jimi Hendrix ou encore Bob Dylan. C'est d’ailleurs l'un des premiers films utilisant une bande sonore déjà existante et qui colle parfaitement aux scènes. Pour exemple, « Born To be Wild » se joue dès le départ des deux motards.

De nombreux thèmes y ont leur place. Comme si les personnages testaient leurs limites en s'essayant à de nouvelles choses. La drogue est omniprésente tout au long du film, c'est un peu un deuxième fil directeur. Elle leurs permet d'abord de partir sur leurs bécanes ( scène de départ avec le caméo de Phil Spector achetant de la cocaïne ) puis elle les accompagne lors des nombreux feux de camps ( comme celui ou le personnage de Jack Nicholson est présent ) puis jusqu'à la scène du bad trip dans le cimetière de la nouvelle Orléans.

Des « pétards » autour du feu montrent le côté de la drogue « douce » rappelant le mouvement hippie et hédoniste. Il faut savoir que pour tourner cette scène les trois acteurs on réellement fumés de la marijuana, rendant la scène presque réelle. Alors que les drogues dures ( LSD, cocaïne et acide ) s’apprêtant plus à la dépendance et aux ravages. C'est après la scène du bad trip que Peter Fonda se rend compte qu'ils ont foirés, qu'ils se sont écartés de ce qu'ils voulaient vraiment, la liberté et la paix.

Autre le coté drogues, on retrouve aussi le côté patriotisme de l’Amérique ainsi que les discriminations qui vont avec les idéologies de l'époque. Le racisme est énormément présent dès qu'ils arrivent dans le Sud des États-Unis. D'ailleurs les hippies ne sont pas non plus les bienvenus ce qui causera leur perte. Le personnage de Nicholson dit même « Je peux vous aider à condition que vous n'ayez tué personne, en tout cas pas un blanc ». C'est d’ailleurs sont personnage qui apporte une touche d'humour dans le film, essentiellement par son côté excentrique.

On reconnaîtra par le prénom « Billy » l'homme de l'Ouest « Billy the Kid » et « Wyatt » pour « Wyatt Earp » seul survivant d'O.K Corral . Mal grès les apparences d'hippies, nos personnages sont attachés à l'Amérique.

Enfin, il faut savoir que ce film est considéré comme la référence même du Road-movie. De par ses paysages américains, cette contre-enquête de l'Ouest et ses personnages. Easy rider comte la quête de deux hommes en vue d'un avenir meilleur, d'un « havre de paix » et de liberté. On retrouve aussi de nombreux plans de caméra embarquée, comme si Hopper voulait nous emmener avec lui. Et c'est ce qu'il a réussi à faire, nous donner une envie de voyager et de partir sur la route. Tout comme réussir à nous « dégoûter », nous donner un haut le cœur lors de la scène du bad trip.

« Easy Rider » est un film d'un nouveau genre, du moins pour l'époque. Il reste de nos jours l'un des pionniers du Road-movie et de la génération de la contre-culture américaine. La culture hippie et le rétro revenant à la mode, je pense que c'est une bonne chose pour ce genre de film. Cela permet un coup de jeune ( on pourra remarquer la version remastérisée et Blu-Ray sortie récemment ). Mal grès le léger « coup de vieux » que le film a pris, c'est un film que j'ai beaucoup apprécier regarder et surtout écouter. La scène du cimetière m'a parue peut-être un peu trop longue mais je pense que ce fut la volonté du réalisateur pour donner ce certain « dégout ».

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Commentaires
Road Movie - Lieu d'initiation et de liberté ?
  • Genre cinématographique, le Road-Movie apparait aux écrans comme un genre nouveau. Son développement dans les années 60/70 ferait de lui un précurseur de la contre-culture, mouvement contre l'ordre établi ? La route lieu d'initiation et de liberté ?
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